Sur les étagères # 3
Le texte de cette chanson fut écrit par la poétesse galicienne Rosalía de Castro (1837-1891), puis traduit par le musicien portugais José Niza dans les années 1960. Les vers originaux en étaient : Este vaise i aquel vaise,/etodos se van:/Galicia, sin homes quedas/que te podan traballar./Tes, en cambio, orfos i orfas/e campos de soledad; e pais que non teñen fillos/e fillos que non tén pais./E tes corazóns que sufren/longas ausencias mortás./Viudas de vivos e mortos/que ninguem consolaré.» (Livre IV de Follas Novas).
En 1970, année d'enregistrement de la chanson, 183 000 personnes s'échappaient du petit rectangle à beira-mar plantado, de sa dictature et de sa misère. La chanson est un appel à l'aide, et un cri de douleur. Par les temps qui courent, il est bon de rappeler que l'émigration est un évidement, une rupture pour ceux qui partent et aussi pour ceux qui restent.
Este parte, aquele parte / Celui-ci part, cet autre part
e todos, todos se vão. / Et tous, tous ils s'en vont
Galiza, ficas sem homens / Galice, tu restes sans hommes
que possam cortar teu pão / Qui puissent couper ton pain
Tens em troca órfãos e órfãs / Tu as en échange orphelines e orphelins
e campos de solidão / Et tes champs de solitude
e mães que não têm filhos / Et les mères sans fils
filhos que não têm pais. / Et les fils sans pères
longas horas mortais / De longues heures mortelles
viúvas de vivos-mortos / De veuves de morts-vivants
que ninguém consolará / Que personne ne consolera
P.S. : parce que l'émigré portugais n'est pas seul, voilà une autre chanson d'émigration : Noches del Paraguay, sous la voix de Luís Alberto del Paraná, écrite en 1929 à Montevideo (Uruguay) par Pedro J. Carlés.
Viejos recuerdos traen memorias
Y llega el hado que es todo un ay
Mi pecho enfermo dulce en ti piensa
Noches hermosas del Paraguay.
M.P.